Au Port Salut

" Un lieu avec de fréquents dîners spectacles "

Au Port du Salut est une ancienne auberge parisienne du 5ème arrondissement de Paris, surtout connue pour avoir été un célèbre cabaret dans les années 1950 jusque 1982, et qui a été reprise en juin 2012 par Patrick Arranz.

Les plus illustres s’y sont produits : d’abord Barbara, Jean Ferrat, Gainsbourg puis Coluche qui y testait ses premiers sketches.

Le chef Marius Arranz vous réserve une carte délicieuse. Réservation conseillée.

Malheureusement, nombreux sont les propriétaires qui s’y sont succédés sans parvenir à faire revivre l’endroit.

Patrick Arranz est désormais aux commandes et a placé son talentueux fils de 24 ans, Marius, aux fourneaux.

La carte est intelligente. Courte, ce qui est déjà un gage de qualité, de saison, gourmande.

Les idées de Marius sont bonnes. Le jeune homme a beaucoup appris dans les cuisines des grands restaurants de Courchevel et Saint-Tropez.

Nous goûtons le foie gras mi-cuit, joliment servi avec une marmelade de pruneaux et le cannelloni de joue de bœuf, qui est certainement l’entrée la plus gourmande de la carte avec sa crème de truffes et ses copeaux de parmesan.

Hélas cette entrée arrive froide et ne met pas en valeur le travail du chef.

La crème de truffes aurait sûrement exhalé plus de saveurs, servie bien chaude.

D'autres entrées comme la salade de Homard, mangue, avocat et vinaigrette de framboise demi glace ou l'assiette de jambon de bellota (jambon espagnol très goûteux), tomate confite et noix de pécan...

Ou les Ravioles de langoustines.

C’est le magret de canard et ses courgettes au miel qui arrivent ensuite.
Servi entier, mais tranché, bonne idée. Nous apprécions la présentation soignée mais ici encore petite déception, la cuisson n’a pas été respectée.

La daurade royale, elle, est audacieusement proposée avec du riz sauvage et surtout une sauce coco gingembre et ail.
Les associations sont bonnes mais nous aurions aimé sentir plus le gingembre et le lait de coco.

Nous sommes sévères mais nous croyons aux talents du jeune chef ne demandent qu’un peu plus de rigueur pour être appréciés à leur juste valeur.

D'autres plats : homard breton en cocotte ou le pigeonneau rôti, choux braisé, poêlée de champignons et pétales de tomates confites.

La carte des vins a la bonne idée de proposer de bons crus au verre comme un Pernand-Vergelesses ou un Bourgogne Aligoté 2010.

Les desserts portent les noms des illustres artistes qui ont fait les beaux jours de la cave du Port du Salut.

Nous optons pour le Coluche qui nous propose un biscuit aux pistaches torréfiées et son confit de cerise. Bonne présentation encore, subtil mélange des textures et des saveurs.

La pâte sablée garnie de ganache caramel à la fleur de sel est divine, une vraie gourmandise, au caramel d’abord élastique puis fondant.
Très belle note pour les desserts.

Il y a aussi le Gainsbourg avec génoise, crème chantilly et fraise..., le Brassens ou le Port du Salut.

Nombreuses sont les idées du nouveau patron pour faire revivre l’établissement : petits-déjeuners, happy hour mais aussi programmation musicale variée : classique, jazz, jazz manouche et spectacles humoristiques type stand up.

Attention toutefois à ne pas trop se disperser mais tout est là pour que l’endroit renaisse de ses cendres : la motivation, le travail et le talent.

Cabaret dans les caves voûtées, restaurant au rez-de-chaussée. Le lieu a un fort potentiel.