Les Montagnards

"Si vous n'êtes pas contents dites-le au patron mais si vous êtes contents dites-le à vos amis." Voici la petite phrase que Didier a mis sur la carte, ça donne le ton !

Vous pouvez oublier tous les autres restaurants savoyards et ceux qui prétendent l'être comme la plupart des attrape-touristes du quartier Saint-Michel ou de Montmartre. Ici, c'est l'amour du produit qui prime. Que du frais, du bon, en provenance directe de nos régions françaises.

Le cadre est très original. Vous êtes dans l'antre des Frères Blancs, les commerçants les plus connus du quartier des Halles à l'époque du célèbre marché. Levez la tête, le mécanisme des rails de boucherie est encore au plafond, repeint en rouge vif par Didier et Françoise qui voulaient mettre en avant le côté authentique du lieu.

Ici, on vendait des bonnes choses, la tradition perdure. Sur les murs, des vieux skis, on se croirait aux sports d'hiver. Et dès l'entrée, au-dessus du bar, des tas et des tas de saucissons qui sèchent sur des crochets et qui parfument le restaurant entier, ça ouvre l'appétit !

Pendant que nous étudions la grande carte, Françoise nous apporte des petits toasts de fromage fondu. Un régal ! Quel goût ce fromage ! Didier arrive avec l'énorme meule pour nous montrer que chez lui, ce ne sont que des produits nobles, un point c'est tout. C'est qu'il a du tempérament ce Didier !

Je remarque que l'accent est mis évidemment sur les recettes typiques des sommets enneigés : raclette/fondue/tartiflette mais pas que ! Les entrées sont recherchées ainsi que les desserts.

Nous commandons en entrée un croustillant de chèvre aux pommes et une salade de pommes de terre et de diots (saucisse). Le croustillant est en fait une feuille de brick très fine, qui cache du chèvre fondu et des petits bouts de pomme. C'est servi très chaud.

Et la salade de pommes de terre est joliment présentée : des petits bouts de saucisses trônent chacun sur un quartier de pomme de terre, le tout entouré de salade bien assaisonnée.

Comptez entre 5 € et 6 € pour l'entrée.

Pour la suite, nous hésitons longuement. Quel choix ! Une grande salade ? (de 9,50 € à 11 €). La Pyrénéenne me tente avec le fromage de brebis, le jambon de Bayonne et le foie gras sur toasts ou bien la Montagnarde avec ses pommes de terre, son jambon blanc et le fromage fondu sur des croûtons.

Mais il y a aussi les planches (9 € la petite, 16,50 € la grande) qui proposent un assortiment de charcuterie et de fromage.

Allez c'est décidé, ce ne sera ni une tartiflette, ni une des nombreuses fondues proposées (aux champignons/au vacherin/à la saucisse/ au pétillant brut etc... autour de 17 €), mais une raclette ! Il fait un soleil éclatant ce jour-là, tant pis. Didier a entendu notre commande et s'active derrière le comptoir pour préparer l'appareil. Il découpe une énorme tranche de Brezain (fromage fumé) et vient brancher l'appareil. Le fromage commence à fondre.

Pendant ce temps Françoise arrive des cuisines avec nos 2 belles assiettes de charcuterie, c'set gargantuesque ! Du jambon des Pyrénées, de la viande des grisons, du saucisson d'Auvergne, quelques cornichons et des pommes de terre et c'est parti ! C'est toujours aussi ludique de racler son fromage qui dégouline dans l'écuelle en répondant sa bonne odeur. On ne dit plus un mot. Le fromage est tellement bon, fort en goût que l'on entame même la croûte et la charcuterie est la plus fine que j'ai jamais goûtée !

Comptez de 14 € à 22,50 € par personne pour une raclette.

Nous accompagnons notre plat d'un petit verre de blanc : de l'Apremont, histoire de se dépayser jusqu'au bout. La carte propose évidemment beaucoup de vins de Savoie, Chignin et Roussette côtoient des Bourgogne. A partir de 10 €.

Après ces entrées nous n'avons hélas plus faim du tout et nous n'avons même pas fini nos assiettes tellement c'était copieux. Nous jetons quand même un œil aux desserts qui ont l'air bien appétissants, notamment les desserts glacés, qui, comme tout le reste sur la carte, ne sont faits qu'avec de bons produits et une pointe d'originalité. Comme le coupe du Dahu par exemple avec un sorbet à la liqueur du Dahu de la maison Bigallet. La glace vient directement de la Savoie, ne manquez pas celle au pain d'épices ou encore celle au reblochon !

A la place d'un dessert, nous optons pour un petit Génépi, histoire de faire passer tout ça ! Le patron propose aussi son vin chaud (2,50 €).

Nous nous sommes sentis le temps d'un dîner aux sports d'hiver, servis par des gens chaleureux, passionnés par leur métier et les bons produits. Ces Montagnards-là méritent toutes nos félicitations ! Et si vous n’avez pas le temps de vous attabler, vous pouvez acheter tous les produits à l’épicerie fine à l’entrée du restaurant et ainsi ramener un peu de montagne chez vous !