Rajapreuk

Loin de l’agitation de Montparnasse, nous partons ce soir-là rue Mayet, une petite rue à l’angle de la rue du Cherche-Midi. Rajapreuk est le nom de la fleur nationale de Thaïlande et constitue un hommage au roi Bhumibol.

Le cadre du restaurant est joli et chaleureux. La salle, aux petites dimensions, est intime et les tables bien espacées les unes des autres. Murs verts, éléments de décoration dorés, petites ombrelles au-dessus de la porte, le décor est savamment dosé.

Ouvert depuis novembre 2006, le restaurant a rapidement conquis la clientèle du quartier. D'ailleurs, quelques célébrités habitant dans le coin en ont fait leur QG. C’est une vraie cuisine thaï qui vous est proposée ici.

Aux fourneaux, Pachsarun fait des merveilles. Après avoir travaillé des années dans de renommés restaurants en Thaïlande, Pachsarun et son mari créent en 2006 le restaurant Rajapreuk.

On feuillette le menu et on y retrouve de nombreuses spécialités thaïlandaises parmi les plus classiques : des soupes (Tom Yam), des salades (épicées au boeuf), Brochettes saté, currys et pad thaï ! Mais on trouve aussi quelques plats assez peu servis sur Paris.

"La cuisine Thaïlandaise est exceptionnellement inventive, parfumée et relevée. Elle se caractérise par l'utilisation intensive de plantes aromatiques, de condiments, d'épices et surtout, de piments". Voici ce qu’annonce le site internet du Rajapreuk. Alors, prêts pour découvrir de nouvelles saveurs ?

Nous commandons en entrée une salade Laab nua.

Ma salade de bœuf grillé est extrêmement relevée comme l’indiquait les 2 petits piments sur le menu. Le bœuf est aromatisé à la coriandre, au citron vert et aux piments.
Petite astuce du patron pour ne pas finir cramoisie comme moi : ne surtout pas croquer les petits piments rouges !
Si vous êtes grand amateur de cuisine relevée, cette entrée est faite pour vous !
Et ici, comme le veut la tradition thaï, on mange avec la cuillère !

D'autres entrées très attirantes sont à tenter également comme les Beignets de crevettes Thaï avec sauce sucrée/salée, les Brochettes de poulet avec sauce cacahuètes : le poulet est mariné au curry jaune, lait de coco, coriandre, sauce de poisson et cacahuètes ou l'assortiment Thaï avec brochettes de poulet, Cornet d’or au poulet, Rouleaux au crevette et Galette de crevette qui peut aussi permettre une découverte plus large.

Côté plats, on pourra facilement se laisser tenter par le poulet au gingembre, les crevettes au basilic sacré ou encore le boeuf au curry mussaman thaï.

Lors d’une première visite, Pascal avait goûté le Pad Thaï aux crevettes ! (15 €)
Ce plat de nouilles sautées est considéré comme le plat national thaïlandais : préparation faite de pâtes de riz, oeuf, soja, tofu... accompagné de poulet ou crevettes et couvert d'éclats d'arachides. En fait, la plus grande complexité du Pad Thaï est dans sa sauce mais ça, c'est le secret du chef...

Si on trouve le Pad Thaï dans la majorité des tables thaïlandaises de la capitale, c'est rarement que l'on en trouve d'aussi généreux, cuisiné à la façon populaire sans chichis et artifices inutiles. Autant dire qu’il avait bien apprécié ce plat !

Ce soir-là, pour changer du Pad Thaï, nous choisissons l’omelette farcie de crevettes au curry vert et le Panaeng nua, un plat à base de bœuf.

J’admire la manière dont la cuisinière a replié l’omelette, en carré, comme une galette bretonne, c’est beau avant d’être bon ! Servie très chaude, le premier coup de cuillère laisse échapper une délicieuse odeur de curry vert. De grosses crevettes sont cachées à l’intérieur, leur chair est bien ferme. Le jeu : deviner toutes les épices et piments qui viennent parfumer le plat !

Mon bœuf, lui, est servi dans un petit plat, le lait de coco se marie très bien à la viande. Le bœuf est d’une grande tendreté, normal ! me dit le patron, « il a mariné pendant des heures » ! J’ai demandé du riz gluant en accompagnement, je le nappe de la sauce coco c’est un délice. Il me manque une épice que je n’arrive pas à reconnaître. Ce sont des feuilles de bergamote qui viennent parfumer la sauce.

Côté desserts, on ne peut pas passer à côté des douceurs thaï car dans le royaume du Siam on a su allier depuis des siècles le riz, la coco et les fruits...

L'assortiment de desserts thaï est une bonne option (6€) car il réunit dans une assiette quelques gâteaux fait d'oeufs, cacahuètes, sucre, flan au lait de coco.

Pascal avait à l’époque goûté le flan thaïlandais à la coco, c’est la première fois qu’il le découvrait proposé avec de petits copeaux de potiron. Ma curiosité étant piquée je décide moi aussi d’y goûter : onctueux, léger, les mini-bouts de potiron viennent colorer le tout. Entièrement cuit à la vapeur, ce dessert est parmi les moins sucrés.

Mon invitée ce soir-là opte pour le kao niao tad : du riz gluant au lait de coco et à la mangue fraîche. Le gâteau translucide est servi très chaud et est composé de trois couches. Il est sucré et parfumé au jasmin.

Pour les plus gourmands, la Crêpe croustillante à la banane avec banane, crêpe croustillante Thaï et lait concentré à 6.50 €.

Bien entendu, ce festin s'accompagne traditionnellement d'une bonne bière thaï Shinga, comme au pays.

Mais le patron ne se laisse pas aller à la facilité et c'est avec attention qu'il a mis en place une carte de vins choisis pour se marier au mieux avec les plats proposés. Une carte qui s'enrichit régulièrement de nouvelles sélections.

Côté prix, c'est raisonnable, les entrées et les salades sont autour de 9 €, les plats entre 11 € et 16 €, les desserts entre 6 € et 9 €.

Voici un restaurant tenu par deux passionnés. Leur seul souci : régaler les Parisiens dans le plus pur respect de la tradition thaï. D’ailleurs, les clients ne s’y trompent pas : la salle était pleine. Alors si vous souhaitez vous embarquer sur la route de la Thaïlande, le Rajapreuk saura vous y conduire avec brio !