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![]() - une jeune femme (aucune indication sur la taille et le poids, mais poilue si possible) - 200 gr des frites rances - une cueillèrée de mayo (à remplacer par du ketchup à chaque lunaison) - un litre d'huile deja utilisé - une paire de gants en plastiques auquels on coupera les doigts Temps de préparation : dépend de la sensibilité Temps de cuisson : 10 minutes Temps de dégustation : dépend de la longueur de votre langue. Montréal, un soir très tard, j'erre en quête d'aliments pour le corps et l'esprit. Au hasard d'une odeur alléchante, je découvre une spécialité locale: la blonde à la poutine. Attention âmes sensible s'abstenir. Car cela pourrait choquer certains tordus de l'estomac. Pour les néophytes de la Belle Province, la terminologie blonde correspond à une petite copine, sa girl friend en anglais. Mais avant d'en découvrir un spécimen local, commençons par la faim pardon la fin. Il est 13h, je tente d'allonger un pas après l'autre. Mes yeux boursouflés par une nuit gargantuesque (et dévoreuse de calories et de vitamines S...), l'heure est à la digestion. Une sieste de quelques heures ne suffisent pas à me rétablir ; la raison : ce plat si particulier qu'est la blonde à la poutine Flash Back: l'estomac vide et l'esprit saturé par une journée chargée, je pousse la porte d'un restaurant fermé. Mais le serveur me laisse entrer, au courant de mon rencart. A l'intérieur: une brune plantureuse astique le comptoir de ses fantasmes inassouvis. C'est ma blonde, ingrédient majeur de cette curieuse recette. Des frites rances connaissent un sort dramatique: finir à la poubelle. Quel gâchis ! Surtout quand on pense aux millions affamés par les attaques co-latérales de l'estomac vide. Outré, je propose donc à la pulpeuse québécoise une récupération in extremis de ces frites asechées. " Mangeons-les " dis-je sans ambages. Après un apéritif félinien, il s'agit d'huiler le bas ventre de la blonde (en faite une brune). Le four doit toujours être préchauffé conseillent les grandes toques. Mes mains, ma bouche et ma troisième jambe huilent le " fond du plat ". Une fois, la blonde bien chaude (et humide), il s'agit de la mettre en position, lui mettre les jambes en l'air pour faciliter l'introduction des frites. L'idéal est d'attacher la blonde, à un sèche linge par exemple. Ensuite, je me couvre les mains des gants en plastiques, mettre de côté les doigts coupés. Ainsi paré, je glisse les frites non réchauffés dans l'obscur trou. En cas de protestation de la blonde, farcir sa bouche de sa troisième jambe. Attention position acrobatique. Si le four troué refuse toute nouvelle substance, il faut bien enfoncer les frites spongieuses au fur et à mesure. Truc à connaître: il est des cas où son corps se referme, branchez l'aspirateur et y glisser sa troisième jambe (prenez garde à ce qu'il ne se sépare pas du corps). Une fois le four plein, au point que la blonde (en faite une brune) jeunisse, glisser les doigts en plastique au préalable remplie de mayo. En cas de périodicité, remplacer la mayonnaise par du ketshup. Voilà c'est prêt, à vous de déguster ensuite...pas besoins de fourchette ni des mains. Prévoir: du dentifrice sans brosse si le goût vous répugne Autre variante: remplacer les frites par de la purée de carottes si la blonde est de mauvaise humeur... ![]() Chronique goûteuse (et douteuse) de Brice BARDOUT |