INGREDIENTS :
- Une docteure mure
- Un litre d'alcool à 90° (à ingurgiter avant en apéritif sinon manque d'appétit)
- Un somnifère
Options :
- Prévoir une atèle pour les membres trop mous (l'un des ravages de l'alcool…)
- Un sac en plastique pour couvrir son visage
Temps de préparation : dépendra du degré de résistance à l'alcool du mangeur
Temps de cuisson : 2 minutes pour les précoces
Il est des plats qu'on évite de recommander tant sa digestion brûle l'estomac. Des renvois rances le ravalent avec la dextérité d'un plâtrier retraité. Ce fut le cas avec cette toubib rencontrée dans un havre pour poivrots, un samedi soir. Elle arpentait le comptoir en quête de plats plus comestibles que le sandwich rance servi sur place. Rillettes à l'hysteria ou jambon beurre à la vache folle, le choix est maigre sauf pour l'insatiable. La créature en question, une toubib échappée d'un hosto voisin noyait sa ménopause dans une larme de whisky coupé. Bref la viande est loin d'être fraîche. Mais à chaque viande son carnivore. Toutefois, il faut noter que la garniture couvrant la belle pouvait troubler un affamé imbibé d'alcool à 90°. Cette parure, de fines jambes couvertes d'un filet blanc (du hareng avarié ?), pouvait tromper l'œil averti. Une fois, la toubib légèrement imbibé d'alcool, la laisser faire, elle s'y connaît en auscultation. Son jeu, celui qui me mit en appétit (ainsi que toute l'assemblée), s'avéra des plus ravageants.
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Elle jouait avec sa minijupe, laissant à découvert un string. Fin en dentelle noire, ce cache sexe provoque une réaction chimique.
C'est juste si le plat ne fut pas dégusté dans les toilettes à proximité. La suite n'est que pur verbiage : chez toi ? chez moi ? ou dans sa voiture. L'opération, bâclée, est souvent liquidée en quelques instants. Attention au lendemain, il déchante. Une vague de dégoût à prévoir au premier réveil quant son visage tracée se révèle sans la couche de fond de teint. C'est là que le somnifère est nécessaire !
Chronique goûteuse (et douteuse) de Brice BARDOUT
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