Juste en face du Parc Georges Brassens, dans le 15ème, l’Insouciant dénote déjà de par sa devanture.
Bien plus qu’une devanture, c’est une petite terrasse encadrée de 2 grands et magnifiques palmiers qui invitent à un repas ensoleillé et coloré.
De petites chaises en bois vous invitent à vous asseoir. Il ne manque que la mer pour se croire à Deauville.
L’ambiance est telle que nous avons le sentiment d’entrer chez un ami.
La salle n’est pas très grande mais c’est surement là un avantage. On s’y sent en toute intimité, comme dans un cocon, un lieu tranquille loin de la fureur de la ville.
Le personnel est à porté de main et disponible pour le moindre conseil. On sent derrière cette proximité toute la solidarité de cette équipe de passionnés de gastronomie, aimant le contact avec les clients et toujours prêts à la moindre occasion pour mettre de l'ambiance.
La salle accueille une trentaine de couverts. Le comptoir surplombe discrètement la salle principale et les quelques tables qui sont plus isolées sur son autre côté.
Du sol au plafond, la décoration se veut épurée : des murs blanc cassé, un parquet de bois foncé, des chaises confortables en cuir clair et une vaisselle raffinée qui nous attend sur des tables déjà dressées avec goût. La touche florale sur chaque table et les tableaux aux traits vraiment originaux et aux couleurs chaudes confirment un esprit zen et élégant.
Nous avons poursuivi cette soirée découverte avec deux entrées d’hiver. Johan a pris la soupe de châtaignes accompagnée d’allumettes de lard fumé. Divin ! La soupe est servie chaude à souhait. Elle est veloutée, épaisse et incroyablement savoureuse. On sentait la châtaigne rien qu’en se penchant sur l’assiette. Un plat à essayer !
Pour ma part, j’ai eu droit aux ravioles au foie gras de canard noyées dans une sauce à la crème. Je plonge ma cuillère…Tous mes sens s’en sont vu bouleversés. C’était une extase ! Les ravioles sont tendres, la pâte se marie à merveille avec le foie gras qui, tous les deux, font un parfait mariage avec la crème. Cette dernière a comme un goût de fromage, un goût que l’on retrouve dans les meilleures fondues savoyarde. Mais il n’en n’est rien. Derrière le comptoir, Kévin m’a expliqué par la suite que seule la crème et quelques épices sont utilisés pour cette sauce raffinée.
A chaque plat son vin : cela semble être la devise de l’Insouciant. Normal lorsque le patron est œnologue de formation ! Pour l’entrée ce fut un verre de rouge du Languedoc pour moi et un verre de Bordeaux pour Johan. Grâce aux conseils de Kévin, l’accord était parfait.
Il faut savoir que la carte des vins est bien garnie contrairement à la carte des plats. Il faut compter à partir de 5€ pour un verre à une quarantaine d’euros en moyenne pour une bouteille.
Le choix des menus est simple. Le midi, il est de 18€ pour une entrée et un plat ou un plat et un dessert et il est de 21€ pour les trois plats.
Nous avons continué, toujours avec le conseil de Kévin, avec un plat de viande et un autre de poisson.
Pour Johan, le tartare de bœuf coupé à la feuille a fait son effet. La viande est tendre, épicée, légèrement piquante mais tellement savoureuse.
Elle est auréolée de trois câpres croquantes et vinaigrées comme le veut la tradition. L’adition est curieuse, déroutant mais il faut savoir l’apprécier. Pour parfaire ce tableau de couleurs, quelques frites épaisses comme à la maison et un petit lit de salade garnissent le plat. Le tout est servi sur une ardoise.
Pendant que Johan dégustait, je me suis penchée sur mes gambas rôties et son colombo d’épinard. Moi qui avait avalé des épinards, pour la dernière fois, à la cantine du lycée, je me trouvais là face à une merveille culinaire, un OVNI gastronomique. Les épinards sont savamment mélangés à de la crème dans une assiette extraordinaire, semblable à une soucoupe volante. Le goût est difficilement descriptible. Les feuilles d’épinard sont si fondantes qu’il est inutile de les mâcher. Au dessus de ce lit végétal, des gambas jouent les acrobates sur des piques en bois. Une vraie sculpture. Les gambas sont un peu moins tendre que tout ce qui a pu passer entre nos mandibules depuis le début du repas mais on oubli vite ce détail face au raffinement des plats, à leur originalité. Pour accompagner nos deux assiettes, un Viognier blanc, sec et exotique, fut le bienvenu.
Il ne nous restait plus beaucoup de place dans nos penses lorsque les desserts sont arrivés mais l’effort n’était pas désagréable à fournir.
La trilogie de Tiramisu fut pour Johan. C’est un dessert revisité par la maison. Trois verrines sont présentées sur une ardoise et dans chacune d’elle se trouve un parfum bien spécifique. Ce soir-là, il y avait un Tiramisu à la mangue, un autre aux fruits de la passion et un autre à la clémentine. Le Mascarpone est onctueux, peu goûtu mais il laisse ainsi toute la saveur du fruit, qui git au font du verre, s’exprimer. Le dessert est sympathique, léger et idéal pour clore un repas frugal.
Quant à moi, j’ai eu droit à un dessert plus riche : un millefeuille aux fruits, aux fraises en l’occurrence. Dans le plat, deux feuilles de brique renferment une onctueuse crème chantilly. Le tout est scellé par de grosses moitiés de fraises et saupoudré de sucre glace. Une soucoupe remplie de coulis de fraises vient accompagner le dessert. Un dessert gourmand, élégant une fois de plus mais moins travailler que le reste. Nous pensions être sortis d’affaire avec mon ami lorsque Kévin nous a servi deux shooters : un rhum à la cannelle et un autre à la vanille.
Ce sont des productions de la maison qui murissent dans d’énormes bouteilles de verres sur le comptoir du restaurant. Minuit déjà ! Nous avons laissé Lyes à son travail.
En fermant la porte, nous avons eu le sentiment d’avoir vécu une aventure assez inoubliable. Nous avons eu un sincère coup de cœur pour cet endroit et ce personnel rempli de bonne volonté et de passion.
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