Nous revoilà dans l'une de nos adresses préférées de la rue des Dames, ouvert depuis fin 2005, découverte avec nos amis Alain Neyman (Lesresto.com) et Georges Le Bihan (Elle Paris) peu après et que nous avons revisité en 2009.
Accueillis par un jeune sommelier en tenue de caviste, Philippe Favré, nous sommes bien forcés de constater que ce monsieur a un bel avenir devant lui.
Après avoir vécu la période faste de Faucher aux Champs Elysées où il a fait ses premières armes, il décide de se lancer en reprenant le "Vent d'ouest" de Christophe Huchet.
La déco est restée chaleureuse et assez épurée.
Il est amusant de regarder les petites bouteilles et les tire-bouchons pendus au faux plafond de toile.
Bambou, fleurs sèchées, petites structures en bois végétal colorées, fleurs fraîches... tout cela donne un côté méditerranéen à la salle et c'est assez agréable à contempler, il faut le dire.
Un tableau et un luminaire aux couleurs africaines, un grand tonneau en guise de comptoir, la touche personnelle du patron est bien là.
Le Chef Brendan Labarre-Le-Rolland accompagne Philippe dans l'aventure. Et il réalise de vrais petits prodiges.
"On peut le dire comme ça !", Ripaille sonne assez bien gaulois par Toutatis !
La carte est volontairement courte afin de proposer les produits les plus frais possible.
Comme le chef est aventurier dans l'âme et qu'il souhaite proposer une palette différente de saveurs, la carte est régulièrement renouvelée au gré des saisons et du marché...
En entrée, le Tartare de veau et dorade à l'huile de lime est d'une qualité irréprochable. Très frais et fondant, de beaux morceaux de viande marinée dans une sauce au soja et la dorade se différencie bien de la viande. Le tout recouvert de fils de chou rouge et blanc, de carottes, soja...
Le Pot au feu de Foie gras au vin de noix et son minestrone de légumes vous parfume les naseaux dès son approche à table (avec supplément de 3€). Un lobe de foie gras charnu et bien doré super fondant plongé dans un bouillon très léger, roux, imprégné d'effluves de foie et d'une petite touche de vinaigre de noix, bien travaillé donc et qui contraste bien avec le foie gras. Les légumes sont croquants et équilibrent bien le plat en texture et goût.
L'entrée seule est à 11€.
La carte des plats penche majoritairement du côté des poissons...
En banc : le demi turbot rôti et sa fricassée de choux et noix (avec supplément de 3€), le filet de Bar poêlé avec racines de panais et sauce chocolat blanc... Le Wok de Gambas aux kumquats est magnifique, aussi bien pour les yeux que pour le palais. Généreux en gambas fermes, rondelles de kumquat bien en chaire, pamplemousse rose, soja, carottes. Un délice de parfums.
Les viandes, même minoritaires, n'ont pas dit leur dernier mot.
Et là, place au sourire avec un Suprême de volaille roulé à la mangue et son riz madras sauce curry. Belles tranches de poularde pochée avec la mangue qui garde tout son goût, chaire ferme et de qualité. Beaux morceaux allongés sur un risotto crémeux et épais, de gros grains qui restent fermes. Un sucré-salé surprenant et doux entre la poularde, les raisins secs, la noix de coco et la mangue.
Le plat seul est à 19€.
La case dessert ne fut pas évitée.
Le Moelleux au chocolat et sa boule de glace au poivre mérite qu'on attende ses 15 minutes de préparation.
Le Duo de café et caramel avec sa ganache et sa mousse ne se fera lui aussi, pas oublier de sitôt. La Soupe d'agrumes est elle aussi très bien, pour les adeptes du light.
Plus surprenant et à tenter par curiosité la première fois surtout, les Accras de betterave-chocolat et son condiment au vinaigre balsamique : petits beignets rouges moelleux et doux au palais. La goût de la betterave est atténué si vous dégustez le beignet avec le chocolat, par contre avec la mousse au vinaigre balsamique, il est relevé et plus fruité.
Le Millefeuille carambar au café est composé d'une mousse au café très crémeuse et légère mariée à des tuiles très croquantes au chocolat et au carambar. L'ensembre croustille sous la dent et on en laisse pas une trace.
Le choix du vin est forcément une formalité, il faut tout simplement se laisser conseiller par le patron.
Si la carte n'est pas encore étoffée comme il le souhaiterait, il a déjà des petites découvertes à proposer.
Un vin de l'Hérault, oui de l'Hérault ! Bon en plus !
Fallait le faire et il fallait le trouver...
Décanté dans sa fière carafe à vin, cette bouteille de "Pas de l'escalette, les Clapas 2003" vous fera changer d'avis sur cette région viticole.
Avec un menu affaire le midi à 15€ (entrée/plat ou plat/dessert + le café) et un menu carte à 24 et 30€, le rapport qualité/prix est de la partie.
En tête à tête, c'est un restaurant idéal... et à quatre la table "présidentielle" au fond à gauche est à réserver en priorité !
En conclusion, un coup de coeur à tester !
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