O Rebelle

Installé depuis de nombreuses années dans une partie discrète de la rue Traversière, ce restaurant gastronomique fait la joie des habitants du quartier.

Tenu par une équipe cosmopolite, le chef japonais vous prépare une cuisine française qui constitue une fusion réussie entre la cuisine européenne et extrême orientale.

La décoration de la salle est colorée et épurée... une composition de très bon goût qui donne immédiatement un effet de décontraction et de plénitude.

Le patron, alsacien d'origine, a longtemps voyagé entre l'Australie, l'Afrique du sud, la Nouvelle Zélande ou encore l'Allemagne.

On retrouve des objets récoltés au cours de sa vie de globe-trotter : les tables faites en bois massif venues tout droit du chantier de la mairie de Melbourne, des tableaux d'artistes aborigènes, des bouddhas et des compositions florales...

Les murs peints d'un vert naturel, combiné aux autres couleurs sorties de pétales de fleurs donnent au restaurant un côté très printanier et très zen.

Le sol en parquet et les lumières tamisées montrent qu'on peux faire "simple" tout en gardant une ambiance chaleureuse.

Notre voyage dans l'antre du "rebelle" ne s'arrête pas là car on découvre en cuisine un chef japonais, ayant lui aussi parcouru plusieurs points du globe.

KIGAWA Michihiro vient d'Osaka où il a fait ses armes dans de nombreux restaurants français. Arrivé en Europe, il continue de développer son savoir-faire au restaurant "Jacques Maximan" à Vence (2 étoiles) et chez "Alain Ducasse" (3 étoiles) à Monaco.

A la lecture de la carte, on découvre une cuisine créative aux tendances fusion évidentes : les mets se parfument de sauce miso, de lait de coco, d'étoiles de badianes ou de fèves de Tonka...

Le choix est cornélien et on est rapidement en hésitation tant les suggestions nous déstabilisent...

En entrée, nous allons à la découverte du Carpaccio de thon sur miso, vinaigrette et mesclun de saison.
Premier choc, le fondant du thon est total: posé sur la langue, il s'évanouit en bouche... superbe !

L'assaisonnement n'est pas en reste, bien dosé et qui n'envahit en rien le goût du poisson, entrée à conseiller donc...

Le millefeuille d'aubergine est une entrée pleine de fraîcheur, à la présentation séduisante au palais, chacune des saveurs se distinguent et se complètent à la fois, l'oeuf mi-cuit qui coule à sa découpe est un effet amusant.

Une fois de plus, on notera le fondant et la maîtrise de l'assaisonnement (aux couleurs quasiment fluos et parfums de sésame...), du beau travail !

Parmi les autres entrées à découvrir, on notera la Soupe d’amandes et gelée de melon aux Noilly-Prat ou le Trio de cochon chaud froid sur sauce ravigote aux pruneaux japonais.

Côté plats, mon choix s'est porté sur les Coquilles Saint-Jacques sur riz coco, légumes vapeur et sauce au curry rouge.
La cuisine des noix de Saint-Jacques est bien réalisée, les connaisseurs reconnaîtront au premier coup de fourchette les saveurs du curry japonais, typique...

Le riz cuit à la coco est une tuerie, ni trop ferme, ni trop cuit, à la manière d'un risotto... débordant de sa saveur exotique coco, j'adore.

La tombée d'épinard servant de liant à tout cela ne joue pas que dans l'esthétisme et apporte un accord gustatif très sympathique à l'ensemble.

Le Filet de saumon à l’émulsion d’étoile badiane sur aubergine et fenouil à la coriandre était lui aussi un met de choix, même si j'ai une préférence totale pour les Saint-Jacques.

Le poisson est bien saisi et salé à l'extérieur, mais il est servi mi-cuit à l'intérieur, ce n'est pas une erreur de cuisson mais une tendance qui commence à se répandre dans les cuisines de nombreux grands chefs.

Si pour le thon cela est devenu commun, certains pourraient être perturbés au niveau du saumon, mais les amateurs de sushis savent déjà que le saumon se mange magnifiquement comme cela !

Les légumes en accompagnement sont parfumés à souhait, signe d'ingrédients de première fraîcheur.

Certains plats méritent un nouveau passage, notamment au niveau des viandes "exotiques" comme le Filet de kudu (antilope sud-africaine) sur purée de patates douces et curry d’épinards ! Selon les arrivages, d'autres découvertes sont à faire...

Le moment du dessert arrive avec la dégustation du Gâteau de roquefort farci au confit de mirabelle et noix.
Ce n'est pas une douceur vraiment sucrée qui arrive à votre table, on reste vraiment plus du côté "Fromage" que "Dessert".

Pour le coup, j'ai été plutôt insensible à cette recette alliant, certes un roquefort délicieux à un gâteau de type génoise qui ne vont pas si mal ensemble, mais j'avais imaginé quelque chose de plus amalgamé avec le fromage, entre sucré et salé...

Le Marbré de pamplemousse, sorbet au fromage blanc et coulis de citron vert aux herbes fraîches est un dessert d'été idéal, rafraîchissant et acidulé.

Nous ne manquerons pas de goûter la prochaine fois le Chocolat praliné et grué de cacao sur coulis de sésame noir ou le Riz au lait au caramel framboise AZUKI et tuile rouge.

Service attentionné et pro, avec une bonne connaissance de la carte et une suggestion de vins avisée.

Belle sélection de vins du nouveau monde : Australie, Nouvelle Zélande, Chili, Afrique du sud... bouteilles à partir de 24€, quelques vins au verre à partir de 4€.
Quelques bouteilles d'exception comme le E&E Black and Peper à 120€ (92 points au Wine Spectator).

Pour découvrir les talents du chef, prenez sans hésitation le menu à 39,50 € proposant entrée, plat et dessert... de nombreux plats du menu sont à la carte !

Les gourmets se dirigeront vers le menu dégustation Plaisir à 54 €, servi à l'ensemble des convives de la table.